Réflexion sur les dégats actuels des rançongiciels...

Posté le: 18-02-2021 18:25:48

Avec la recrudescence des rançongiciels et avec une certaine candeur due à une méconnaissance de ma part des grands réseaux d'entreprises, une question me vient :
comment se fait-il que les boites concernées n'aient pas la possibilité de recharger des sauvegardes au niveau de leurs serveurs leur permettant de remettre en marche rapidement leurs systèmes ?

Déjà, dans les années 1970 je travaillais avec de l'informatique qui était très loin de valoir celle d'aujourd'hui, à tous points de vue, et je me souviens que des sauvegardes de tous les disques (de la taille d'une grosse marmite pour seulement quelques dizaines de Mégas) était effectuées chaque nuit pendant la fermeture des bureaux. Les disques de sauvegardes étaient conservés quelques jours puis effacés et réutilisés quand aucun problème n'était survenu.
Il arrivait parfois qu'un crash survienne dans le système nécessitant le rechargement des sauvegardes ce qui nous laissait quelques heures sans informatique. Et ça repartait avec pas ou peu de pertes de données.

Alors en quoi un rançongiciel qui bloque aujourd'hui tout un réseau de banque ou d'hôpital peut-il empêcher un rechargement sain et relativement rapide du système qui n'a certainement pas manqué d'être sauvegardé ?
Bien sûr, je résonne en considérant mon petit réseau familial de deux machines et mes petites sauvegardes hebdomadaires, si bien que quelque chose m’échappe sûrement !

Quelqu'un peut-il faire un éclairage sur mes propos ? Rolling Eyes

Posté le: 20-02-2021 20:24:11

Bonsoir Lustucru,

J'ai un "vécu" semblable au tien.
Il y a tellement de chose à dire ... Rolling Eyes

Pour ne pas "encombrer", ni avoir l'air du vieux dinosaure (pléonasme? Laughing

) "donneur de leçon", je me fais une petite synthèse et je reviens au contact Wink

Bon dimanche !!

Posté le: 20-02-2021 21:05:24

Merci, bon dimanche à toi aussi mon cher Pierre Very Happy

Posté le: 23-02-2021 15:05:52

Désolé du délai, mais il a fait magnifique, ici, dans le Pays de Liège Laughing

J'ai dit "une petite synthèse" ? Désolé mais la question est tellement vaste, et "en nuance", que je n'ai pu faire plus court que le "résumé" suivant, que je soumets à la réflexion des membres intéressés.
Wink

Citation:

A mon humble avis, reconsidérer l'histoire de l'informatique pourrait - sinon expliquer - donner un début de piste.

Après la seconde guerre mondiale, les premières applications "civiles" de la "mécanographie" ont été réalisées dans le domaine comptabilité/administration : automatisation du paiement des salaires, gestion des facturations (ventes et achats). De facto, les machines réalisant ces traitements automatiques ont été centralisées dans le service comptable/financier, sous la responsabilité directe de son directeur.
Durant les années 60, la demande de "traitement automatique" s'est élargie de manière fulgurante (gestions clients, fournisseurs, stocks, etc.). Bien entendu, ces applications étaient toujours exécutées sur le "système central" (devenu "ordinateur"), dépassaient les "compétences" du directeur financier. Une entité indépendante a été naturellement créée, regroupant toutes les ressources matérielles, logicielles et humaines nécessaires aux développements, exécutions et entretiens du portefeuille des application : le service informatique. En plus, vu le coût et la "délicatesse" (air conditionné obligatoire) des premiers ordinateurs commerciaux, leurs installations restaient bien centralisées.
L'apparition des terminaux a "distribué" l'accès aux applications de l'ordinateur central. L'architecture informatique de ce déploiement a obéi au même principe de centralisation : les terminaux (passifs) était piloté unilatéralement par l'unité centrale, dans un mode "directif" très fermé.

Durant les "30 glorieuses", l'informatique des entreprises/administrations publiques/etc. fut un système hautement centralisé. Ce département, devenu très puissant dans la hiérarchie dirigeante, était de facto aussi RESPONSABLE de la bonne marche des applications devenues vitales. Le pouvoir central permettait d'imposer (à lui-même) une discipline rigoureuse de sauvegarde des précieuses informations.
[Anecdote, durant la "Guerre Froide", la plupart des grandes banques non seulement géraient plusieurs niveaux de sauvegardes mais en répartissaient géographiquement des exemplaires "pour pouvoir redémarrer correctement après un conflit" Cool

. Certaines banque belges envoyaient même des copies hebdomadaires dans des bunkers ... australiens. Shocked

C'est dire.]

Le revers de ce pouvoir central a été son monopole et, à tort ou à raison, les autres départements / services / directions / ... se sont sentis frustrés, trop dépendant du "bon vouloir" de l'informatique centrale. Dès lors, progressivement - et grâce à l'apparition de "mini-ordinateurs" puissants - certains départements se sont "mutinés" Smile

et ont développé leur propre cellule informatique ... avec des moyens très réduits, "pirates" en quelque sorte, donc plus "bricolés avec les moyens du bord". C'est alors que la vulnérabilité des données est apparue, principalement dans les grandes entités. L'avènement des PC (et la chute vertigineuse des prix d'achat du matériel associée) et des télécommunications "ouvertes" l'a augmentée de manière exponentielle.
Mais, simultanément, justement à cause de cette dispersion géographique des traitements et stockages la nuées de "points d'entrée" du réseau ouvert, la bonne gestion de la pérennité du thesaurus des données et le contrôle des accès sont devenus très complexes et TRES TRES coûteux dont, cerise sur le gâteau, la coordination a été obérée par "l'évaporation" des responsabilités de décisions organisationnelles. Rolling Eyes

Heureusement, la plupart des entreprises ont pris les mesures nécessaires et se sont bien protégées.
Mais les maillons faibles - ceux dont on parle - apprennent maintenant à leurs dépens le coût de leur(s) négligence(s) antérieures.

Non?

Merci à ceux/celles qui m'ont lu jusqu'ici Laughing

Posté le: 23-02-2021 17:21:08

Pierre le Lidgeu a écrit:

(...)Merci à ceux/celles qui m'ont lu jusqu'ici Laughing

J'en suis et merci mon cher Pierre Very Happy